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Le retour de missions de nos soldats
 
 

   Nos soldats canadiens reviennent généralement intacts physiquement de leurs missions de combats à l'étranger. Mais on se rend bien compte depuis quelques années toutefois, que mentalement plusieurs en gardent des séquelles, et ce possiblement pour le reste de leur vie.
 
   On ne peut côtoyer la mort de près, et souvent même la donner à autrui, et ensuite passer tout bonnement à autres choses comme si de rien n'était. Je me souviens encore très bien d'avoir entendu dire quand j'étais jeune, que des soldats qui avaient participé à la guerre 1939-1945 étaient revenus «
 fous ». Aucun journaliste n'aurait commenté ce fait à cette époque. Qui aurait osé parler contre l'armée, contre son pays. Et tant pis pour le gars, il n'y avait aucun recours possible de toute façon.
 
   Ça ne pouvait être la faute de l'armée si un soldat capotait. On percevait plutôt le type comme un faible, et on évitait de trop en parler, c'était un sujet tabou. Aujourd'hui, on doit reconnaître qu'un être humain n'est pas une machine à tuer, aussi dur puisse-t-il paraître au premier abord. Il n'est tout simplement pas normal pour un être humain de tuer un autre être humain, qu'importe le contexte. Inévitablement, celui qui a tué ou blessé gravement un adversaire en conservera un remord toute sa vie, même si son acte semblait justifié à ce moment-là.
 
   Actuellement, plusieurs vétérans rapportent que l'armée ne les prend pas bien en charge psychologiquement à leur retour de mission. À part un dédommagement monétaire, je me demande bien ce qu'on pourrait leur raconter pour les aider à retrouver la paix en eux. J'entends le psy de l'armée leur dire qu'ils ont contribué à défendre leur pays contre le «
 méchant ennemi », et que grâce à eux, nous avons conservé nos indispensables valeurs nationales. N'oubliez pas qu'un bla-bla semblable sera débité également aux soldats ennemis. Mais alors, qui sont les bons et qui sont les méchants ?
 
   L'être humain est de moins en moins enclin mentalement à faire la guerre, et la guerre ne semble plus être non plus un moyen approprié pour régler les conflits entre nations. L'homme contemporain s'avère moins barbare que ses ancêtres, sa conscience s'éveillant de génération en génération. C'est l'évolution qui fait graduellement son œuvre sur notre planète, et heureusement, ce n'est pas le ministre de la défense ou ses généraux qui peuvent changer ça.


André A. Bernier



 
 
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Et surtout n'oubliez pas...

La connaissance n'a de valeur que si elle est appliquée dans la vie


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